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Libération
Éditorial

Démasquer

publié le 24 avril 2019 à 21h16

Des chasseurs de jihadistes, comme d'autres avant eux ont traqué les criminels de guerre dans le monde entier. Les membres de la «cellule Yaqaza» pourchassent avec une patiente mais féroce obstination les anciens cadres de l'organisation Etat islamique. Mené dans le plus grand secret et en toute autonomie, le travail de ces anciens combattants de l'Armée syrienne libre, désireux de «poursuivre la révolution» qu'ils ne pouvaient plus mener en Syrie, se déroule hors de tout cadre juridique ou officiel. Ils poursuivent un objectif clair : démasquer les jihadistes qui tentent de se faire oublier en menant une existence d'une banale normalité. Ces résistants de l'ASL partagent les fruits de leurs enquêtes avec la justice, plus exceptionnellement avec des journalistes. En exclusivité, Libération a pu avoir accès aux documents et aux témoignages inédits recueillis dans le cadre de la traque de Kais A., un expert en explosifs de l'Etat islamique. Ils ont retrouvé sa trace dans le centre de l'Allemagne, où «Abou Hamza TNT», dit «le chimiste», son nom de guerre dans les rangs de l'EI, avait repris des études. Tentative de suivre le cours d'une vie «normale» après avoir commis le pire ? Ou stratégie classique d'un agent dormant susceptible de repasser à l'acte sur le sol européen ? Impossible de répondre avec certitude… Réfugié en Europe comme des centaines de milliers d'autres Syriens, certainement arrivé par les mêmes routes que ceux qui le pistent aujourd'hui, le cas Kais A. rappelle que certains des terroristes du 13-Novembre s'étaient mêlés aux flux de réfugiés syriens. Les efforts de la cellule Yaqaza viennent souligner que parmi ces derniers se cachent aussi d'efficaces agents de la lutte contre les terroristes de Daech.

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